2023-09-15
Dans cette première chronique, j’ai envie de partager avec vous comment je suis entrée en contact avec l’herboristerie, et quelles leçons et compétences j’ai pu tirer de cette première rencontre avec une plante toute simple et on ne peut plus locale du Québec : la monarde. C’était il y a presque dix ans. J’étais déjà thérapeute en Shiatsu, quand tout à coup, grâce aux tribulations de la vie, j’ai découvert que la nature était une puissante alliée pour les petits problèmes du quotidien.
Une otite comme les autres
Ma fille n’avait même pas un an à l’époque et, comme bien des enfants, elle faisait une otite. Pleurs et inquiétudes nous avaient gardés assez réveillés la nuit précédente et je devais faire un choix quant à la façon d’aider ma tendre progéniture à passer par-dessus cette épreuve. Je venais de suivre une série de cours de médecine traditionnelle chinoise avec un professeur acupuncteur et herboriste, qui avait plus d’un tour dans son sac. Grâce à lui, j’avais appris qu’il y avait d’autres stratégies que d’opter pour les antibiotiques. Ces derniers s’attaquant aux bactéries, ils ont tendance, nous disait-il, à offrir des résultats mitigés lorsqu’il s’agit d’otites virales (qui sont de loin les plus fréquentes chez les tout-petits).
Je n’avais pas envie de laisser ma douce bambine entrer dans un cycle effréné d’otites à répétition, et encore moins, comme le veut la mode de nos jours, finir avec des tubes dans les oreilles.Ce matin-là, me souvenant des sages paroles de mon professeur, j’eus le désir de l’appeler pour une consultation en urgence. Mais le visage anxieux de mon mari, à qui le sommeil manquait terriblement après cette nuit mouvementée, m’implorait de ne pas « prendre de chances » et d’aller voir « un vrai professionnel ». Puisque je n’étais pas très sûre moi-même de la valeur de ces nouvelles informations, nous partîmes rapidement dans une clinique sans rendez-vous.
Arrivée à bon port, ma fille passa sous la loupe scrupuleuse d’une médecin fort efficace, mais dont le système émotionnel ne semblait pas être en fonction. Nous étions venus la voir juste au bon moment, nous annonça-t-elle, car l’oreille de la délicieuse enfant était bien inflammée. Elle nous tendit d’un geste saccadé une prescription de puissants antibiotiques, ce qui apaisa instantanément les insécurités de mon conjoint. Il était satisfait, mais pas moi. Mon intuition me hurlait de faire différemment.
Nous n’étions pas sortis de la clinique que je me mis à négocier. Maintenant que nous avions la précieuse ordonnance, je le rassurai en lui proposant d’aller acheter les médicaments, mais je réussis à le convaincre de tenter l’autre approche avant de donner quoi que ce soit à la petite. Il accepta, sachant que si ça tournait mal, nous n’allions pas « laisser notre fille souffrir à cause de mes envies de traitement expérimental », car après tout, « voyons donc Sophie, tout le monde sait que pour une otite, il faut des antibios… »
Le tout pour le tout
Telle une amazone rebelle, j’osai mettre de l’avant mon plan hasardeux et défier l’ordre établi. J’appelai mon professeur et, avec une veine incroyable, j’eus un rendez-vous dans la journée même. Une fois à son bureau, ce ne fut pas très long. Il me prépara une petite fiole de liquide précieux et m’informa du contenu et de la posologie. « Tiens Sophie, voici de la teinture de monarde. Je te conseille d’en donner une goutte à la fois à l’oral, jusqu’à trois avant le dodo. Tu vas voir, ça agit vraiment rapidement. » Quoi ? Seulement trois gouttes ? Juste ça ? Rien de bizarre à mettre dans son oreille qui pourrait la rendre sourde ou d’onguent douteux à la bave de crapaud ? Bon OK, essayons ça !
Sous l’œil dubitatif de ma tendre moitié, je donnai les fameuses trois gouttes dans la bouche de ma fille au courant de l’après-midi et de la soirée. C’est tout. Rien d’autre. Pas de Tylénol, pas d’antibios, pas de bave de crapaud et le miracle s’opéra. Une nuit fabuleusement régénératrice pour toute la famille s’en suivit. Pas de pleurs, pas de douleurs. Elle dormit comme un bébé, c’est le cas de le dire, et nous aussi. Le lendemain, pardonnez-moi les détails, mais une boule de pus croustillante sortit de sa petite oreille. Je continuai de lui donner 3 gouttes par jour pendant deux semaines, pour aider son système à tout bien éliminer, tel que conseillé par mon professeur, et le tour était joué.
Propager la bonne nouvelle
Après cet épisode, vous auriez dû me voir, vous auriez ri ! Je tentais d’informer les parents autour de moi de la bonne nouvelle. J’aurais souhaité que les gens découvrent qu’il y avait des solutions si simples pour ce genre de bobos. Hé bien, ce fut un échec lamentable. « Ben voyons, Sophie, si ça marchait si bien, tout le monde le saurait ! ». Bon, faites comme vous voulez, mais moi, ça m’avait allumé les neurones et attisé les flammes de la curiosité. Quelle était cette plante « magique » ? À quelles autres connaissances pourrais-je accéder ? Les portes de l’infini venaient de s’ouvrir toutes grandes devant moi…

Après avoir étudié les herbes durant de longues années, j’ai maintenant plusieurs outils pour soutenir ma famille et ma clientèle dans ce genre de situation. Mais la monarde reste un de mes choix favoris. Dans certains cas et selon les constitutions, j’aime bien aussi l’origan, la baie de sureau ou la camomille pour les inconforts à l’oreille, pareillement en teinture à l’oral. Personnellement, je ne mettrais jamais quelque chose directement dans le canal auditif, car on ne sait jamais si le tympan est percé. J’utilise également des formules japonaises à prendre en tisane, mais il n’est pas toujours aisé d’amener les plus jeunes à boire une tisane!
La monarde (monarda didyma) est une cousine de la menthe, dans la famille des lamiacées. Elle est considérée comme une plante à la fois aromatique et ornementale. Étant une vivace, il est très facile de s’en planter chez soi pour nos besoins personnels. Les parties aériennes de celle-ci peuvent être transformées en teinture pour aider l’oreille interne à retrouver son équilibre. Son goût, qui rappelle la pizza, fait l’unanimité chez les enfants de ma clientèle. Cette herbe médicinale fabuleuse est connue depuis fort longtemps par les autochtones et était employée de façon très sécuritaire. Les anciens l’utilisaient pour tout ce qui ressemblerait aujourd’hui à une infection ORL et même pour toute irritation du système urinaire chez les enfants.
Une leçon bien apprise
Je comprends aujourd’hui que j’avais bien raison d’écouter mon cœur et de faire des choix en accord avec mes valeurs, même quand tout le monde autour n’y croyait pas. Cela m’a amené à découvrir tellement d’outils pour cultiver le bien-être au naturel. Et vous savez, parfois les temps changent… Il y a peut-être trois ou quatre ans, mon mari m’avait fait part d’un article de journal grand public qui abordait le sujet de la surconsommation d’antibiotiques dans notre monde moderne et de leur efficacité peu convaincante pour les otites. Hé ben !
En attendant, c’est avec plaisir que je vais vous parler de mes découvertes dans mes prochaines chroniques et peut-être qu’elles résonneront aussi avec vous. À très bientôt, les amis !
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*Avertissement : Il s’agit d’une expérience personnelle qui peut vous inspirer, mais cet article ne remplace en rien l’avis d’un médecin et ne peut pas être utilisé pour traiter une condition particulière.